Affaire Loup Blanc : quand le journalisme alimente une chasse aux sorcièr(es)

Depuis le début de l’affaire dite de Loup Blanc, accusé à tort selon des centaines de témoignages, les publications médiatiques n’ont cessé de susciter l’inquiétude quant à l’évolution du journalisme en France. Là où l’on pouvait s’attendre à un traitement objectif et impartial, la couverture de cette affaire a basculé dans l’uniformité, le sensationnalisme, et la diffamation.

Chaque article semble écrit sous le prisme d’un préjugé déjà formé. Des erreurs factuelles élémentaires — comme l’âge des personnes concernées ou le déroulement réel des stages organisés — révèlent des enquêtes bâclées, déconnectées de toute rigueur professionnelle.

Pire encore : les témoignages à décharge, pourtant recueillis par la presse, ont été délibérément écartés. Il n’y a eu ni note de bas de page, ni mention honnête : les propos ont été manipulés, détournés de leur sens, ou tout simplement ignorés. Depuis trois années de procédure, l’association a été comme muselée, privée d’un véritable droit de réponse. Cette mise à l’écart systématique d’une parole équilibrée a enfermé le récit médiatique dans une logique binaire, partiale, et profondément injuste.

Ce traitement partiel s’inscrit dans une véritable chasse aux sorcières contemporaine, où toute expression spirituelle sortant du cadre conventionnel est immédiatement suspectée, caricaturée, voire criminalisée. Dans l’affaire Loup Blanc, les accusations de « charlatanisme », ou les moqueries autour de ses habits traditionnels à plumes, témoignent d’un mépris profond de la liberté de conscience. Elles interrogent le respect réel des droits fondamentaux en France : liberté de pensée, d’opinion et de croyance.

Cette intolérance n’est pas nouvelle, mais elle contraste fortement avec d’autres pays où des pratiques comme le yoga, la méditation ou la quête spirituelle sont non seulement respectées, mais célébrées pour leur contribution au bien-être et à la connaissance de soi. En France, ces approches sont encore trop souvent perçues à travers un prisme de peur ou d’ignorance. Ce n’est pas un hasard culturel, mais bien un symptôme d’une société qui peine à faire place à la diversité des modes de vie et de pensée.

Quand une seule version des faits est médiatisée, quand les témoignages honnêtes sont ignorés, et que l’opinion publique est orientée par une information biaisée, ce sont les fondements mêmes de la liberté d’expression et de pensée qui sont menacés.

La presse, dans son rôle essentiel, a pour devoir de respecter la Charte de Munich, de distinguer clairement les faits des opinions, et de garantir le pluralisme d’expression. Ce rôle est d’autant plus crucial quand il s’agit de liberté de croire, de pratiquer sa foi, ou d’exprimer ses convictions spirituelles, dans le respect de la loi.

Nous en appelons donc à la responsabilité des lecteurs, des journalistes et des juges : examinez plus attentivement les faits, avec lucidité, rigueur et équité. Car il en va de la vie d’un homme — d’un homme saint  —, et plus largement, des principes fondamentaux qui protègent chaque citoyen dans une démocratie digne de ce nom.

Comme le rappelait Gandhi :
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. »
Et Zola de conclure :
« La vérité marche, irrésistible, et finit un jour par se montrer en plein jour. »